Le SEO est-il mort ? Faut-il passer au GEO ?

Depuis plusieurs mois, LinkedIn et d’autres plateformes voient se multiplier les déclarations tonitruantes : “le SEO est mort”, “place au GEO”, “l’IA va tout bouleverser”. Des phrases qui attirent l’attention, sans toujours s’appuyer sur des faits.

Alors, faut-il vraiment enterrer le référencement naturel ? Que disent vraiment les chiffres ? Que cache le GEO ?

GEO : effet de mode ou réelle transformation du SEO ?

Le GEO, pour Generative Engine Optimization, désigne un ensemble de pratiques destinées à améliorer la visibilité d’un contenu dans les réponses générées par les IA (ChatGPT, Perplexity, Google SGE, Gemini, etc.).

En clair : il ne s’agit plus seulement d’être bien positionné dans les résultats de recherche (SERP), mais aussi d’apparaître dans les résumés ou extraits fournis directement par les moteurs alimentés par l’IA.

L’idée est novatrice… mais sur quoi les IA s’appuient-elles pour formuler leurs réponses ? Sur le contenu existant, lui-même indexé, classé et valorisé selon des critères SEO traditionnels.

Autrement dit : le GEO n’existe pas sans le SEO. Il ne le remplace pas, il le prolonge.

“Le SEO est mort” : entre buzz marketing et réalités contrastées

Les prises de position se multiplient, et le ton est parfois tranché. Deux visions s’affrontent : d’un côté, ceux qui parlent d’évolution, de l’autre, ceux qui enterrent déjà le référencement naturel.

Mais que disent les chiffres ? Car au-delà des opinions, seuls les données concrètes permettent de juger.

Ce que disent vraiment les données sur le SEO en 2025

  1. Les AI Overviews font chuter les clics:
    Selon une étude d’Ahrefs portant sur 300 000 mots-clés, l’affichage d’un résumé IA dans Google fait chuter le taux de clics de 34,5 % pour la première position.
  2. Le “zéro clic” devient la norme:
    D’après les dernières statistiques près de 60 % des recherches sur Google ne débouchent sur aucun clic. Une tendance confirmée par Bain & Company : pour 80 % des consommateurs, environ la moitié des requêtes sont résolues sans passer par la consultation un site. Nous en parlions déjà en 2019, n’hésitez pas à consulter notre article sur le zéro clic pour en savoir plus.
  3. Les IA favorisent les sources dominantes:
    Une analyse de 8 000 citations générées par IA montre une forte préférence pour :
    Les sites crédibles et bien établis (médias, autorités sectorielles),
    Les propriétés de Google (YouTube, Google Maps, etc.).

Cela introduit un biais structurel, accentuant la visibilité des géants, mais toujours à partir de contenus SEO solides.

👉 Ces chiffres montrent une évolution des usages, le référencement naturel tel qu’on le pratiquait il y a 10 ans n’est plus suffisant. Mais cela ne veut pas dire qu’il est mort. Parce que rien n’est tout noir ou tout blanc.

  • Même si les clics baissent dans certains cas, ça ne veut pas dire que toutes les recherches sont touchées de la même façon. Les requêtes informationnelles (“qu’est-ce que…”, “comment faire…”) sont beaucoup plus exposées aux résumés IA que les requêtes transactionnelles (achat, conversion).
  • Le “zéro-clic” n’est pas nécessairement une perte sèche : dans certains cas, cela signifie que l’utilisateur obtient la réponse directement, ce qui peut renforcer la notoriété, la confiance, la reconnaissance de marque, même s’il ne clique pas.
  • Les IA font encore des erreurs (“hallucinations”), des biais de source, et ne sont pas toujours transparentes sur comment elles piochent leurs informations.

Pourquoi le SEO reste indispensable :

Le SEO n’est pas mort, et il y a trois raisons fondamentales à cela.

  1. Les IA s’alimentent avec le SEO
    Les IA génératives ont besoin de contenus déjà optimisés et bien positionnés pour formuler leurs réponses. Si votre site est absent des SERP, il a peu de chances d’être repris dans les résumés IA.
  2. Le SEO reste le socle de visibilité et de conversion
    Les clics n’ont pas totalement disparu surtout sur les requêtes transactionnelles (acheter, réserver, comparer). C’est là que le SEO continue de générer du trafic qualifié et des conversions mesurables.
  3. Le SEO construit la crédibilité
    Un bon positionnement, des backlinks solides, une structure technique propre… autant de signaux de confiance envoyés à la fois aux moteurs de recherche traditionnels et aux IA.

👉 Pas de SEO, pas de GEO. Le référencement naturel reste le pilier de toute stratégie digitale.

 

Et pour les entrepreneurs, TPE et PME le SEO reste un levier stratégique

Ce débat n’est pas réservé aux “geeks du web”. Pour une petite entreprise, un commerçant local, un artisan ou une PME, la question du SEO est hautement stratégique.

  • Votre visibilité locale est en jeu : Que vous soyez restaurateur, médecin, coach, avocat, plombier ou e-commerçant, vos clients vous trouvent encore via Google — et demain aussi via les IA génératives. Si votre site n’est pas optimisé, vous risquez simplement de ne jamais être cité.
  • Votre budget est limité : Contrairement aux grandes marques qui peuvent se permettre des campagnes SEA coûteuses, vous avez besoin d’un trafic organique durable, gratuit sur le long terme. C’est précisément ce que le SEO vous offre.
  • Votre crédibilité se joue aussi en ligne : Apparaître dans les premiers résultats Google ou dans les réponses d’une IA, c’est un gage de confiance. À l’inverse, ne pas être visible, c’est laisser vos concurrents prendre toute la place.

AEO, LLMO, GEO… des acronymes récents pour désigner des prolongements du SEO

L’apparition de nouvelles expressions comme GEO, AEO ou LLMO peut donner l’impression d’un changement radical. Mais dans les faits, ces concepts n’existent que parce que le SEO existe.

Et ce n’est pas la première fois que le SEO “change de nom”.

Souviens-toi du SXO : SEO + UX

Il y a quelques années, le terme SXO (Search Experience Optimization) a fait son apparition. L’idée ? Combiner :

  • la visibilité SEO (positionnement, mots-clés, technique…),
  • et l’expérience utilisateur (ergonomie, vitesse, accessibilité…).

Là encore, ce n’était pas une rupture, mais un élargissement des bonnes pratiques SEO, en intégrant des dimensions UX essentielles à la conversion.

Aujourd’hui, c’est exactement la même logique avec :

  • GEO (Generative Engine Optimization) : apparaître dans les réponses d’IA,
  • AEO (Answer Engine Optimization) : optimiser pour les moteurs qui donnent des réponses directes,
  • LLMO (Large Language Model Optimization) : structurer son contenu pour qu’il soit bien compris par les modèles de langage comme ChatGPT.

Tous ces acronymes partagent un principe fondateur : le contenu SEO reste le carburant de toute visibilité.

Comment adapter sa stratégie SEO à l’ère du GEO ?

Le terrain évolue, mais il existe déjà des pistes concrètes pour s’adapter :

1. Répondre directement aux questions des internautes: Formats FAQ, définitions claires, contenus pédagogiques, articles structurés pour l’IA comme pour les humains.

2. Travailler la crédibilité et l’expertise: Auteurs identifiés, sources vérifiables, expérience sectorielle affichée.

3. Soigner la structure des contenus:  Titres clairs, paragraphes courts, balises optimisées, données structurées (schema.org).

4. Mettre à jour régulièrement ses contenus: L’actualité et la fraîcheur des informations sont valorisées par Google comme par les IA.

5. Suivre les nouveaux indicateurs SEO : Visibilité dans les AI Overviews, mentions dans les réponses IA, taux de clic “post-résumé”, citations par les IA.

Conclusion : le SEO n’est pas mort, il s’étend

La vérité, c’est que le web évolue en permanence. Aujourd’hui, l’IA change les règles. Demain, ce sera autre chose.

Un exemple concret : Google indexe maintenant les posts Instagram dans ses résultats. Hier, seuls les sites web “classiques” comptaient. Aujourd’hui, les réseaux sociaux deviennent eux aussi des territoires SEO.
Le slogan “le SEO est mort” est simpliste, voire trompeur.

En vérité, le SEO n’a jamais été aussi stratégique. Il devient plus large, plus technique, mais aussi plus accessible grâce aux outils IA. Il s’étend à la recherche classique, aux réponses générées, aux plateformes sociales. Plus vous l’optimisez aujourd’hui, plus vous multipliez vos chances d’émerger demain et de durer dans un web qui change.

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